Ah oui nos oreilles sont fatiguées, tous les ans le même refrain. Je pensais être la seule à l’avoir constaté que non. J’ai rencontré d’autres camerounais qui se plaignaient ou riaient des habitudes de nos frères mbenguistes. En passant les mbenguistes ce sont les camerounais qui vivent en Europe et autres pays où on prend l’avion. Voici un morceau choisi de leurs refrains préférés quand ils sont au pays.

« Ma carte est bloquée je ne peux pas faire de retrait »

Tous les jours ? On a l’impression que quand un camerounais vient au pays, dans sa tête il se rend dans un orphelinat genre il doit nous assister. Donner quelques billets par ci par là partout où il passe car nous souffrons trop et que s’il ne le fait pas nous allons le maudire que non. Même s’il est vrai que nous sommes dans la galère, il est aussi vrai que quand vous n’êtes pas au pays très chers, nous vivons et respirons donc y a pas urgence. Il est vrai qu’il y a toujours des gratteurs autour mais tout le monde n’est pas suspendu à votre porte-monnaie. Donc épargnez-nous les ouvertures de discours du genre « weh c’est parce que ma carte est bloquée sinon… » sinon quoi ?

sac de voyage pour les vacances « Le sac des cadeaux n’est pas (encore) arrivé »

Voici l’autre couplet que je n’aime pas vraiment. Donc les caméras de l’aéroport là ont tellement le mauvais cœur qu’elles ont décidé que ce n’est que ce sac qui devait ne pas arriver ? se perdre ? hé ha la prochaine fois faudra tromper leur vigilance en montant avec tous les cadeaux dans la cabine c’est mieux. On va faire comment nous sans cadeaux ? Vous venez pourquoi s’il n’y a pas de cadeaux, perdez-vous avec vos valises non.

« Il y a même quoi là-bas ? tu rêves pour rien »

Et la suite « vous êtes bien ici hein, nous on ne dort pas, le travail peut tuer quelqu’un, obligé de faire 20 boulots, etc ». S’il n’y a rien rentrez, sinon laissez-nous allez constater qu’il n’y a rien. Est-ce que quand c’est chaud on dit à quelqu’un pour qu’il rentre. Laissez-nous aller voir, gouter le rien là. Nous qui dormons ici cela nous sert à quoi ? Nous voulons aussi les nuits blanches.

« Vous mangez en désordre ici hein »

C’est un nouveau désordre ? quand tu étais ici tu ne faisais pas ça ? les mbenguistes là sont toujours comme ça, les premiers jours tu entends le whitisement qui dit « je ne mange pas beaucoup, je vais juste goutter » et puis après quelques jours accompagnés de piqures de moustiques et un violent palu, le ton local revient et tu suis seulement « sers-moi beaucoup hein, même deux boules, on ne mange pas ça là-bas ». Mon frère fais ton ndock doucement sans commentaire et tu rentres. A Deux jours du retour il est blanc à nouveau le ton change « Olala les kilos, les kilos, j’ai pris des kilos, je ne ressemble plus à rien, ça va être chaud la reprise pffff ». Achouka ce sont les conséquences du ndock et de ton « désordre » tu vas gérer le retour de ça et nous laisser tous tes habits qui ne te suffisent plus.

la balance pour peser les bagages« Les kilos, les kilos ça coûtent cher »

On ne sait même pas ce qu’ils veulent à la fin. Ils veulent tout le kalaba, le ndolè, le folon, le koki, la tenue militaire, la pâte d’arachide, le tapioca, le bobolo, les habits traditionnels, les kabas, même les bancs mais ils pleurent les kilos. Faut choisir hein emporter tout et payer le surplus de kilos ou prendre très peu parce que c’est aussi votre « désordre » là-bas.

« Je vous ai gardé des sucreries »

Vraiment non seulement la carte ne passe pas, le sac des cadeaux est perdu mais en plus il faut qu’après votre visite nous allions chez le dentiste, qui va payer la note ? Il y a aussi toutes ces sucreries ici que ce soit ferrero, Kinder, Lindt, Magnum et autres, il y en a sur place et à gogo. En plus vraiment le truc de garder les sucreries à des vieux comme nous là c’est quoi le projet ? le surpoids ou le diabète ?

J’ai trop de choses à dire mais bon je vais m’arrêter là en attendant la foudre qui va s’abattre sur moi, je vous souhaite de bonnes vacances.