Lors de la Journée internationale du volontariat 2017, j’ai assisté à une présentation de France Volontaires et l’Organisation des Nations Unies pour les Volontaires, sur l’état du volontariat au Cameroun. J’ai écrit un billet qui relatait tout cela. Parmi les 17 Objectifs de Développement Durable, il nous avait été demandé de tirer un sur lequel nous devions bien sur écrire. « Réduire les inégalités« , l’objectif 10 des ODD me revenait.
Quand on parle de réduire les inégalités, cela semble utopique. Rien qu’en regardant 10 années en arrière, on se rend compte que les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres. Si cet objectif vise d’abord les inégalités entre les Etats pour privilégier les besoins des Etats les moins avancées, il concerne également d’autres domaines comme l’accès à la santé pour tous, à l’éducation, etc. Globalement L’objectif 10 vise également, d’ici 2030, à « autonomiser toutes les personnes et favoriser leur intégration sociale, économique et politique, indépendamment de leur âge, de leur sexe, de leurs handicaps, de leur race, de leur appartenance ethnique, de leurs origines, de leur religion ou de leur statut économique ou autre » et à « assurer l’égalité des chances ».
L’inégalité qui me tient le plus à cœur, est celui qui existe entre l’homme et la femme. Si j’ai l’opportunité de m’exprimer devant les Chefs d’Etats, qui élaborent les politiques, je leur dirai que l’objectif crucial pour moi reste celui de la réduction des inégalités entre les sexes. Pour moi, c’est l’élément majeur qui peut faire avancer notre société. De nombreuses filles et femmes sont défavorisées par ce que de par leur éducation et les traditions, elles sont mentalement désavantagées. Quand elles ont la chance d’aller à l’école, elles sont parfois obligées de quitter les bancs pour se consacrer au champ, pour se marier ou parce qu’elles n’ont pas de protections hygiéniques durant leurs règles.
L’inégalité est également une réalité dans le milieu professionnel, où il lui est parfois interdit de procréer pour garder un boulot. Elle le perd aussi des fois quand elle tombe enceinte. Même si l’auteur de sa grossesse est dans la même entreprise ou la même école qu’elle, elle est mise à la porte pendant que son copain lui, poursuit son travail ou sa scolarité en toute quiétude. L’inégalité dans le montant des salaires entre hommes et femmes. L’inégalité dans les filières qui, très souvent sont dites « de femmes » et d’autres, les matières scientifiques restent un milieu pour l’élite masculine.
Réduire les inégalités est en effet un long processus qui dépend de la volonté des politiques à répondre réellement aux besoins de leurs populations et non à voter des politiques qui les avantagent sur le plan international et n’ont aucune adéquation avec les réalités du terrain.
Sur le plan économique par exemple, de nombreux jeunes entrepreneurs ferment les portes de leurs entreprises à cause des charges d’impôts, pourtant il suffirait à l’Etat de décider une exonération pour une ou deux années pour donner un coup de pouce à son activité. Il suffirait à l’Etat de réduire les coûts de l’accès aux soins ou de rendre gratuit l’accouchement pour lutter contre la mortalité chez les femmes.
Sur le plan éducatif, de nombreux dirigeants ont bénéficié de l’école gratuite, de l’école moins chère ou encore des bourses de l’Etat pour leurs études. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. De nombreux jeunes abandonnent l’école très tôt à cause des mauvaises notes, ou du manque de transparence dans l’attribution et la publication de ces dernières. A ce niveau, il suffirait à l’Etat de tout informatiser pour résoudre de nombreux problèmes de notes, de corruption, de frustration, etc. Dans 12 ans, nous serons en 2030. Au moment de faire le bilan, on se rendra compte que très peu d’inégalités auront été réduites dans certains pays, comme le Cameroun.