Illustration Fake News Google

Il y a encore des personnes qui pensent qu’Internet ce n’est pas la vraie vie. Pourtant quand on regarde autour de nous cet outil impose des points de vue, des actions et des décisions.

Internet est devenu la référence des croyances et il n’est pas rare d’entendre quelqu’un dire « C’est vrai j’ai vu ça sur Internet/WhatsApp ». Il ignore en fait qu’Internet a ses bons et mauvais côtés dont les fake news, les montages vidéos et photos. Le premier ennemi de l’acceptation du vaccin contre le Covid19 est la fausse nouvelle. Ce lieu de foisonnement des informations est devenu une référence pour les internautes. Ils y croient dur comme fer. Les fausses nouvelles sont aussi l’une des causes d’hésitation au test ou au vaccin contre le Covid19 et les personnes âgées ont vite fait de se braquer. La santé a pour adversaire désormais Internet et il va falloir faire avec, s’adapter ou mourir et ne plus pouvoir convaincre. Je ne peux dire le nombre exact de montages vidéos et audios que j’ai dû éliminer pour convaincre ma grand-mère. Elle a même donné une instruction ferme en début d’année  » que personne ne se vaccine, je n’ai pas envie de perdre un enfant ». Face à de tels vœux nous avons préféré le silence à la confrontation. La participation des autorités au processus de vaccination n’a pas arrangé les choses car pour certains c’est du trucage et pour d’autres les seringues sont tout simplement vides. Au 13 février 2022 seulement 2,9% de la population était vaccinée sur les 5,9% escomptés (Source: l’urgentiste:https://lurgentiste.com/covid-19-au-cameroun-97-de-la-population-nest-toujours-pas-vaccinee-apres-10-mois/).

Ministre de la santé Manaouda Malachie prend le vaccin contre le Covid19 devant les médias

J’ai fait un tour au Centre de vaccination de Bonanjo à Douala par curiosité et pour savoir ce qu’il en est vraiment au quotidien côté Vaccin. J’ai vu des personnes de tout âge et de tout sexe fréquenter le centre soit pour avoir des informations, pour se faire tester et pour se faire vacciner.

La dame qui accepte que je la suive est âgée de 50 ans et plus. Je vais l’appeler Lydienne. Lydienne fait un arrêt dans le premier box d’accueil. Nous trouvons une dame avec une blouse blanche qui nous accueille très chaleureusement. Elle prend une fiche inscrit le nom de Lydienne, l’âge et lui pose des questions sur sa santé, ses allergies, le diabète, si elle a déjà eu le Covid19, ce qu’elle sait de la maladie. Lydienne répond et elle poursuit en expliquant comment ça va se passer, les vaccins disponibles, les effets secondaires surtout les mots de tête et le fait que s’il y a un symptôme qui persiste au-delà d’un certain nombre de jours qu’elle revienne. Elle a remis la fiche à Lydienne qui s’est dirigée vers la deuxième salle. Dans cette salle il y avait plusieurs bancs et des personnes qui attendaient leur tour. Lydienne a remis sa fiche à un monsieur chargé de collecter les fiches, de les classer et de les déposer dans la salle de vaccination. Les infirmières appellent à tour de rôle. Le tour de Lydienne arrive, on l’appelle, elle entre dans la salle de vaccination.

Vaccin Astrazeneca

Dans cette salle il y a deux infirmières dont une à l’entrée qui remplit et remet les carnets et l’autre pour administrer le vaccin. Celle qui administre le vaccin se présente, prend la main de Lydienne et lui présente le vaccin, le nombre de doses à prendre et demande à écouter Lydienne. « Je déteste les piqûres ». On a toutes rient dans la salle. Elle poursuit « Oui je déteste les piqûres je préfère les comprimés ou les sirops faut demander à vos chercheurs là de nous fabriquer le sirop. » L’infirmière lui dit qu’elle va transmettre. Lydienne est assise et me demande de lui prendre la main. Elle détourne le visage et me pince au contact de la seringue avec sa peau. 2 secondes et c’était fini, l’infirmière la rassure et lui demande si elle a eu mal et elle a répondu par la négative.

Carnet de vaccination Covid19

En sortant l’infirmière en charge lui remet son carnet en lui rappelant la date de la deuxième dose d’Astrazeneca. Lydienne sourit et rentre une fois sans émettre de commentaire. Je suis restée encore 15 minutes dans l’enceinte du centre de vaccination et j’ai vu des personnes qui ont désistées et d’autres curieux.

A y repenser les doléances de Lydienne peuvent être une piste à explorer pour ceux qui n’aiment pas les piqures comme moi. Peut-on espérer des vaccins par voie orale ou en comprimés? Pas seulement contre Covid19 mais pour tous les autres vaccins aussi.