Contre vents et marrées, nous y sommes parvenus. Il a fallu des nuits de discussions, des heures de connexion internet, des milliers de débats. Mais cela en valait la peine.
Je ne me suis jamais impliquée dans une association. Je veux dire le volet légalisation et tout, je n’en savais rien, je venais juste en tant que membre et c’était bon pour moi. Je ne me suis jamais demandé si les associations auxquelles j’adhérai étaient légalisées ou pas.
Le cas de l’Association des Blogueurs du Cameroun (ABC) a été bien particulier et pour une première expérience au sein de l’équipe dirigeante, j’avoue que même au gouvernement, je baisse mon chapeau. La direction d’un groupe, même de deux personnes, vous montre quelle est la complexité des caractères de chacun dans ce Cameroun de plusieurs âmes. On se dispute pour un « oui » ou pour un « non ». Pour obtenir une réponse à une simple question, il faut faire la cour à un tel ou à un tel. Vraiment avec ceci, quand je me mets à la place du Président de la République, je vois qu’il a du travail mais alors pas des moindres.
Etant Censeur au sein de cette association, je dois avouer que l’on réalise que rien n’est vraiment facile dans ce pays quand il faut parler de légalisation. C’est un processus ou vous choisissez soit de tout abandonner ou de vous laisser piétiner même si vous savez que vous avez raison. Votre objectif est d’être légalisé et rien ne doit vous éloigner de cela. Mais nous avons finalement été légalisés et l’ABC existe vraiment. Il a fallu expliquer aux autorités ce qu’est cette activité qui leur est encore inconnue pour ne pas être confondus aux terroristes ou encore à des jeunes qui n’ont rien à faire et sont juste derrière un clavier d’ordinateur pour publier n’importe quoi sur la toile, vraie ou fausse information, il n’en a cure, il recherche le buzz et cela même au prix du mensonge.
La deuxième réunion de l’association a eu lieu le 10 mars dernier et j’avoue que j’ai été surprise de la présence de toutes ces personnes venues de diverses villes rien que pour quelques heures, rien que pour le blogging et l’activité des blogueurs. Chaque fois que je vois un nouveau visage dans une réunion de blogueurs, je me rappelle toujours ce qu’il en était pour moi, pourquoi je suis devenue bloggeuse et ce que tout cela a demandé pendant de nombreuses années.
Ces blogueurs ont dans leurs yeux cette flamme qui n’est sans doute pas la même pour tous, mais qui est quand même présente.
Ils ont rempli cette salle de réunion et ils n’avaient que de bonne intention et de bonnes idées pour le blogging au Cameroun. Certains veulent vivre du blogging d’autres le font par passion, mais l’essentiel est de le faire bien. Nous ne serons jamais tous d’accord sur les motivations des uns et des autres, mais il en ressort que chacun sait où il veut aller. Dans les prochaines années, les nouvelles générations de blogueurs comptent bien imposer le respect et envoyer aux oubliettes cette célèbre formule qu’aime réciter Atome : « Les gens pensent en majorité que le blogueur est un chômeur qui a une connexion » Aïe !
Justement il n’y a pas que des chômeurs qui bloguent, il y a aussi des professionnels d’autres métiers qui peuvent bloguer de manière spécifique sur un domaine qu’ils maitrisent. Je l’ai découvert avec Atome, Lotin Henri, Aristide Bruce, Mérimée Wilson, etc.
Bref nous avons passé à échanger. Les discussions étaient riches, couronnées de projets visant à laisser nos empreintes dans le milieu de l’information au Cameroun. Aujourd’hui, plusieurs sollicitations frappent a nos portes, mais nous choisirons avec qui nous allons cheminer sous la base du respect que nous voulons instaurer. Quant à ceux qui n’y comprennent vraiment rien, nous ne pourrons pas faire de miracle. De nombreux challenges nous attendent, certains pour la population camerounaise, d’autres pour l’image de notre pays et nous sommes prêts à relever le défi.
Peace mes blogueurs !