Le 20 mai 2025 dernier le Cameroun célébrait sa 53ème Fête de l’État Unitaire et il n’y a pas que le défilé qui crée une effervescence chez les citoyens, il y a aussi plusieurs choses qui font que même si le quotidien n’est pas rose, nous soyons fiers d’être nés là. Je vous présente cinq raison pour lesquelles je suis fière d’être issue de la rivière des crevettes: le Rio Dos Camaroes.
Nos problèmes sont nos problèmes
Je dis ça, je ne dis rien. Sur la toile et même dans la rue il est très commun que nous ne soyons pas d’accord car chacun à son idée et ses préférences et on n’y peut rien. Certains discutent de manière courtoise et d’autres sont souvent obligés de sortir le muscle. Nous connaissons tout et la célèbre phrase « je ne discute pas avec toi » dit tout sur notre savoir et de notre maitrise de tous les sujets. Chez nous s’il faut se limiter aux débats, chacun de nous a un ministre dans sa famille, chacun de nous connait des dossiers top secrets, chacun de nous a une connaissance auprès de Samuel Eto’o Fils si ce n’est lui-même. Nous sommes tous « quelqu’un » et on a tous « quelqu’un devant ». Faut pas nous tester sinon hum! Nos discussions sur la toile sont si houleuses qu’il y a d’autres nationalités qui veulent prendre position, défendre telle ou telle personne ou qui veulent même critiquer nos institutions, notre gouvernement, notre accent, nos stars? sérieux? N’essayez pas ce serait du suicide. Conseil gratuit si vous voyez des camerounais se disputer et s’insulter jusqu’aux parties intimes: passez votre chemin, c’est notre comme ça sinon ils se mettront ensemble pour vous laver.
Le bilinguisme
C’est un élément que l’on néglige quand on est au pays, on peut choisir de l’apprendre, de l’aimer ou pas mais il faut le dire notre bilinguisme est un atout inestimable qui ouvrent des portes à l’extérieur. Si avec le français les opportunités sont de plus en plus rares, maitriser l’anglais est un plus pour avoir un emploi, pour postuler à des offres de bourses, financements, de voyage, de sélection et même d’apprentissage. Je peux vous dire que si vous avez de la peine à avoir des livres de votre filière en français, ils existent très bien en anglais. Il vous suffit de chercher et vous découvrirez une multitude d’ouvrages riches de votre domaine. Tant que vous pouvez et tant que vous êtes au Cameroun faites le maximum pour apprendre l’anglais.
La meilleure bouffe de la planète c’est chez nous
Plat de ndolè
Je ne sais même pas par où commencer, je dois vraiment citer? Je suis sûre que vous connaissez le ndolè, l’okok, le mbongo tchobi, le koki, le éru, le mbol, le poisson braisé, le bobolo, le miondo, le couscous manioc, le watafufu et la célèbre combinaison beignet-haricot-bouillie . Au Cameroun nous sommes habitués à ce que des touristes des autres pays, des musiciens étrangers restent plus longtemps au pays pour profiter de notre bonne nourriture. Il y en a qui ont des allergies face aux crevettes mais cela ne les décourage pas d’en manger quitte à souffrir après, ils vont gérer. Nous ne sommes pas seulement le continent pour le football mais aussi celui de la nourriture, des belles filles, des beaux paysages et si vous avez un doute demandez à Meiway.
L’accueil ça nous connait
Sur ce plan on ne va pas parler toute une journée alors que c’est vérifiable. Ce n’est pas moi qui le dit c’est la majorité des touristes et d’étrangers que je côtoie. Quand vous arrivez au Cameroun, tout est timide au début, vous avez l’impression que tout avance au ralenti mais pour avoir fait d’autres pays nous sommes les meilleurs en matière d’accueil. Dès votre arrivée vous avez un briefing pour vous adapter à votre quartier et au voisinage, je parle de briefing en termes de bons plans pas le briefing sécuritaire qui vous effraie plus qu’il ne vous rassure. Durant tout votre séjour si vous êtes ouverts d’esprit, vous aurez une personne qui se chargera de vous guider pour savoir le marché près de vous, les bons restaurants chers et moins chers, les boutiques de souvenirs, les coins chauds, les lieux de réjouissance où on anime le mieux, bref il suffit de demander et vous serez servi. A quelques jours de votre départ vous serez escorté pour faire vos derniers achats et un de nos frères se chargera même de discuter les prix pour vous pour que vous ayez des réductions. Surtout n’oubliez pas d’apprendre quelques mots de « camfranglais« et de lui laisser un pourboire.
Nous nous adaptons à tout
Francis Ngannou, champion de sport de combat
Peu importe où vous allez que ce soit aux Etats-Unis, en France, en Russie, en Egypte, en Chine, sur la planète Mars, rassurez-vous vous y trouverez un camerounais. Rien ne nous fait peur et même s’il faut parler la langue du ciel pour s’intégrer et réussir, nous répondons présents. Le dicton « tu t’adaptes ou tu meurs » nous va bien. Sur la terre nous marchons, en mer nous nageons, dans l’espace nous planons. Les métiers que les autres ne veulent pas nous intéressent et quand nous choisissons un domaine c’est pour briller. La NASA, Haward, la MMA, le sport, la politique, l’entrepreneuriat et bien d’autres nous connaissent. Tout chez nous est une question de résilience. Quand tu es camerounais tu sais qu’une fois que tu es né tu es déjà mort donc rien ne te fait peur. Tu prends tout avec courage, passion, fierté parce qu’au delà de tout chacun de nous est un ambassadeur de ce pays peu importe où il se trouve et comment il a fait pour arriver là.
Le fait de donner notre nationalité quelque part et que les autres nationalités réussissent à nous identifier à Samuel Eto’o Fils, Roger Milla, Francis Ngannou et j’en passe, prouve à suffisance que nous devons être fiers d’être là, nous n’avons pas droit à l’erreur, nous sommes et devons demeurer INDOMPTABLES.