Chaque mois, à une date précise et dans diverses villes, le marché saisonnier fait son apparition. Si au début il faisait mon bonheur, j’avoue que de plus en plus je ne veux plus m’y rendre.
Je l’avais déjà remarqué à Bamenda quand je visitais ce marché installé sur la cour du Congress Hall. Arrivée à Yaoundé, c’était une confirmation, ce marché c’est le marché de la colère. Si l’idée principale de la création de ce marché était de vendre des produits de consommation à des prix recommandés aux populations, il faut avouer que quelque fois la qualité n’y est pas. La viande de bœuf qu’on y vend est très souvent pleine de tendon et installée n’importe comment. La viande de porc est encore recouverte de poil c’est à vous d’aller vous débrouiller à la nettoyer. Quant aux tripes c’est une autre histoire Les vendeuses bavardent beaucoup et mettent souvent du temps à vous servir. En plus, une habitude commune à chacun d’eux est que personne n’a la petite monnaie et aucun vendeur n’est prêt à aller chercher la monnaie pour vous. Il n’ya pas la monnaie soit le vendeur s’assoit en vous tendant votre billet du bout des doigts, soit il s’exclame en son dialecte et vous laisse deviner ce qu’il est entrain de dire. Bref il n’y a pas de monnaie débrouillez-vous au risque de vous faire insulter ou gronder ! Les seuls aliments qui semblent avoir reçu un soin ce sont les fruits, les oignons et l’ail. Autant d’arguments qui m’ont fait me refugier dans les marchés habituels Mokolo, Pont de la gare, Etoudi, Mvog-Mbi. Là bas même si les prix sont hauts, ils font au moins la monnaie.
Je sais vous allez me dire que j’en demande peut-être trop et si je suis riche pourquoi je vais là bas, je ne suis pas obligée. Mais non je me dois de le dénoncer non seulement pour attirer l’attention des jeunes qui comme moi vendent dans ce marché, des jeunes qui ont des parents commerçants de ces marchés. Certains me demanderont pourquoi être tant exigeante avec des commerçants et très souvent cultivateurs ? S’ils étaient allés à l’école est ce que je pense qu’ils y seront ? Je dis encore non. Chacun de nous cultivateur, pousseur, fonctionnaire, etc sait ce qu’est l’hospitalité, l’accueil, pas besoin d’être allé dans les grands écoles pour le faire. C’est aussi de notre devoir et même celui du ministère de tutelle de cette activité de sensibiliser et même de former ces commerçants aux notions d’accueil, de courtoisie, de dynamisme. Dire à ces commerçants que même s’ils sont commerçants, leur commerce est leur bureau, leur boutique et que la longévité d’une activité dépend de tous ces critères. Est-ce parce que nous payons au prix normal que nous n’avons pas droit à un sourire ? Que nous devons nous même faire la monnaie ? Je ne pense pas. Quelle est votre expérience de ce marché peut-être est –elle meilleure que la mienne ?