C’est le seul mot que j’ai trouvé pour décrier cette attitude si répandue et qui parait normale chez nous au Cameroun ou en Afrique.
C’est encore une situation qui me met souvent hors de moi. Oui il y a d’abord le fait que quand une fille est malade, la première des choses ou le premier diagnostic que les gens de son entourage peuvent faire se résume en cette question dès qu’elle est pubère : « tu dis que tu es malade tu es sûre que ce n’est pas la grossesse ? », « C’est la bonne maladie ? », « c’est 3×3 ? ». Un autre stéréotype qu’on colle à la gente féminine donc les garçons peuvent être malades mais une fois que c’est nous c’est surement la grossesse, malchance !
Il n’y a qu’après votre visite à l’hôpital et en montrant votre carnet que vous pouvez vous défaire de ces accusations sans fondement juste parce que vous êtes une fille vous ne pouvez pas cracher, avoir des nausées, de la fièvre sans que cela ne soit apparenté à une grossesse.
Plus tard quand il arrivera que vous vous mariez c’est encore un autre degré de sorcellerie qui vous accueillera. La difficulté n’est pas le mariage, les préparatifs et tout le reste quand on décide de se marier et d’être en couple. La difficulté, et je l’ai constaté avec de nombreuses femmes est, qu’après l’officialisation de votre union, il y a cette pression bizarre et invisible qui vous hante. Les belles-sœurs, les voisines, la belle-mère surveilleront vos moindres faits et gestes. Elles passeront au scanner ce ventre qui, parfois ne grossit pas, parfois grossit très vite. Vos fatigues, vos crachats, vos mains sur la hanche donneront lieu à des tonnes de commentaires et le verdict final « elle est enceinte ».
Il existe chez nous, chez la gente féminine un don de détection de grossesse. Quand vous vous marriez votre ventre doit grossir la la la, vous devez prendre du poids la la la.
Si par malheur il arrive qu’après un an il n’y ait toujours pas de bébé a l’horizon et bien toutes ces personnes ne chuchoteront plus, les plus courageuses se sentant un droit dans votre vie ou dans votre planning de procréation vous poseront des questions du genre « tu attends quoi pour accoucher non ? », « On ne t’a pas épousé pour tes beaux yeux », les plus savantes sortiront les proverbes africains « La richesse de l’africain ce sont les enfants » et toutes les formules que vous pouvez imaginer. Et bien des fois j’ai juste envie de répondre « vas dormir avec elle et fais-lui cet enfant puisque son partenaire ne peut pas l’enceinter ».
D’abord le choix et le moment pour avoir un enfant dépend du couple et si les partenaires veulent ils décident d’avoir leur premier enfant même dix ans après leur mariage où est votre problème dedans ? Faut arrêter de mettre une pression inconsciemment aux femmes, un stress supplémentaire et le comble est que se sont les femmes qui le font. De nombreuses femmes peuvent boire toutes sortes de potions pour enfanter sans savoir si elles sont prêtes, juste à cause de la pression de l’entourage. Si c’est votre cas je vous conseille de prendre votre temps, parce que ces gens sont là quand il faut vous mettre la pression mais jamais quand vous avez des soucis. Comme on dit « le destin est individuel ».
Votre frère s’est marié ? c’est son couple, sinon si vous considérez que vous aimez trop votre frère et les enfants et bien la solution est simple, épousez votre frère et faites-lui des enfants mais de grâce arrêter d’être obsédé par le ventre de votre belle-sœur. Qu’il prenne du volume ou pas ce n’est pas votre problème. Vous aimez les gros ventres ? alors gonfler le vôtre au lieu de passer le temps à essayer de détecter les grossesses à l’œil sur les ventres des autres.