Un diner de gala offert à la résidence de l’Ambassadeur de France au Cameroun le 12 décembre 2017 a été l’opportunité de réunir des personnalités de divers secteurs. Acteurs, corps diplomatique, musiciens, acteurs culturels et les hommes des médias y étaient conviés. Entre deux verres de jus de fruits j’ai trouvé le temps de demander à quatre invités quel était leur avis sur le cinéma camerounais et leur préférence. Voici une compilation de leurs réponses.

« L’Etat  doit nous aider »

Thierry Ntamack, Acteur, producteur

 

« Le gouvernement doit encourager les sponsors, les mécènes et les privés à investir. Il faut des lois sur l’exonération des impôts, qu’il tue la piraterie et qu’il contribue à la réouverture des salles de cinéma. Ma nomination au Trophées francophones représente une bonne chose parce que cela donne beaucoup de visibilité. Une belle opportunité pour les cinéastes camerounais mais les problèmes demeurent : il n’y a pas de salle de cinéma, la piraterie est ambiante, les droits d’auteurs sont quasi non fonctionnels. Si l’état ne résout pas ces problèmes, ce ne sont pas les individus qui le feront. »

« Le numérique est une opportunité pour le cinéma camerounais »

Issa Tchiroma Bakari, Ministre de la Communication

 

« Le cinéma camerounais doit renaitre de ses cendres. Il fut un temps où ce cinéma avait ses lettres de noblesse. Les salles étaient pleines à craquer et attiraient tous les segments de la population. Le cinéma aujourd’hui tel que nous le découvrons à partir de l’expertise qui vient des Trophées francophones du cinéma, nous éclaire et nous fait découvrir le cinéma numérisé qui offre des potentialités extraordinaires.  De nombreux métiers sont nés et se greffent à ce secteur. La CRTV (Cameroon Radio and télévision) passe au numérique et cela implique la production pour fonctionner 24h/24. C’est un levier important qui permettra aux professionnels du cinéma de booster leur production avec l’aide du gouvernement. »

« Malgré les moyens limités, Il y a du talent »

Grégoire Owona, Ministre du Travail et de la Sécurité sociale

 

« Les deux films que j’aime sont Sango Malo de Basseck Ba Kobhio et La Patrie d’Abord de Thierry Ntamack. J’aime le contenu, les thèmes sont très forts. Le patriotisme et le sens de l’honneur du film La Patrie d’Abord sont remarquables. C’est avec des œuvres pareilles qu’il est possible de voir comment, malgré le manque de moyen, le talent domine et permet de faire de grandes et belles choses. »

« Le secteur privé doit soutenir le cinéma camerounais »

S.E Gilles Thibault, Ambassadeur de France au Cameroun

 

« Le cinéma camerounais a été un grand cinéma et il a tout pour le redevenir. J’aime bien les œuvres de Basseck Ba Kobhio et Jean Pierre Bekolo. Le cinéma camerounais a besoin d’être soutenu beaucoup plus par les pouvoirs publics. L’organisation des Trophées Francophones du Cinéma au Cameroun est une grande chance pour le pays et une marque de reconnaissance.  C’est une manière de susciter l’élan et un intérêt de la population. Il faut aussi que le secteur privé apporte son aide. Je souhaite pour 2018 que de nouvelles salles de cinéma s’ouvrent et se remplissent, que les camerounais fréquentent les salles obscures pour découvrir le monde. »