J’étais dans la ville de Maroua Durant  6 jours et j’avoue que je ne me  suis pas ennuyée. Dès mon départ pour Yaoundé j’ai eu droit au conseil « habilles toi léger il fait chaud là-bas ». J’ai pensé intérieurement que si c’est le genre de chaleur de Douala je mourrais surement avant 6 jours. Douala me traumatise avec sa chaleur, tu n’es pas encore sortie de la douche que tu transpire déjà. J’ai rempli ma valise de vêtements légers direction Camair Co.

C’est  la deuxième fois que je prends cette compagnie aérienne nationale et j’avoue que la première fois j’ai eu une mauvaise impression. Si cela ne dépendais que de moi on devrait changer leur « l’Etoile du Cameroun » ou du moins ajouter le mot sombre a étoile. Vraiment le sourire du personnel est la seule plus-value. On contrôle ton ticket plusieurs fois tu te dis c’est stricte et tout mais une fois dans l’avion l’hôtesse te lance «  choisissez n’importe quelle place ». J’ai eu froid dans le dos, a quoi sert un ticket d’avion avec numéro de siège et tout si à l’arrivée on vous dit Free Style ? Ce qui devait arriver arriva. Mes frères camerounais prenaient deux sièges l’un pour le corps l’autre pour les pieds. On a décollé a l’heure mais vraiment soit ils nous mettent une vidéo pour les mesures de sécurité soit il va falloir revoir leur façon de démontrer ces instructions, c’est vraiment le jour et la nuit comparer aux autres compagnies. Tout allait bien jusqu’à ce que je m’aperçoive que les manches des sièges étaient scotchées j’ai du détacher ma ceinture pour vérifier qu’il n’en était pas de même pour les sièges on ne sait jamais. Dieu merci ce n’était pas le cas.

Manche scotchee de l’avion

Cote bouffe rien de fameux car leur indication ‘’Snack’’ est une moquerie ou on vous serte un bout de pain avec un semblant de viande hachée pleine de carottes que vous devez croquer comme un lapin. Les jus pour la plupart étaient finis. C’était un peu gênant de manger avec tous ces musulmans qui étaient en période de jeûne mais bon les intestins réclamaient. Au décollage je me suis rendue compte que je n’étais pas la seule à avoir le mal de l’air. Le trop plein de gandouras a failli renverser l’hôtesse qui, heureusement a rattrapé le coup. A part cela les hôtesses sont belles et bien moulées.

Hotesse

Arrivée à Maroua je dépose mes valises à la résidence Walya. Un bon accueil et les formalités d’enregistrement et hop je suis dans ma chambre pour me changer et chercher à manger. En compagnie de deux de mes collègues nous commençons notre petit tour de Maroua By Night. 3 Yaoundéens à  la recherche de la nourriture à Maroua sans un guide, hum nous nous sommes jetés à  l’eau. Heureusement ceux qui m’accompagnent parlent fulfulde et après plusieurs renseignements nous trouvons un coin qui nous convient. J’avoue que je ne croyais pas trouver des filles habillées en pantalon ou ayant des extensions sur la tête. Nous passons nos commandes et mes yeux me font découvrir qu’il y a Sacropole à Maroua et Socropole ou Acropole à  Yaoundé. Le repas tarde à venir et je quand il arrive enfin ce n’est pas un délice, trop d’huile et des frites pas bien cuites. Nous étions à  la « djaf » ah oui le camfranglais a la cote partout au Cameroun.

Restaurant La Djaf de Maroua

Nos repas finis, mes collègues se mettent à la recherche d’une boulangerie et même celle que l’on nous a indiquée comme la plus moderne proposait des pâtisseries pas très fraiches et il faut dire que la présence des mouches n’arrangeait pas les choses. On m’a même dit qu’à Maroua si vous chasser les mouches on reconnait que vous êtes un étranger. Les mouches font parties du décor. La température était normale, j’étais ravie mais cela était dû au fait qu’il avait plu la veille. Des bars, des beignetariats, cafétérias et des vendeurs ambulants étaient installes sur les deux côtés de la route. Faut dire que la plupart des comptoirs sont fabriqués sur les motos des vendeurs de médicaments dans la rue aux vendeurs de pagnes, la moto est un passe partout. Moi qui pensais trouver une ville calme à cause du ramadan et de la menace de Boko Haram, j’ai été bien surprise. Tenor, Psquare, Mink’s sont un éventail des musiques à la mode que tout le monde aime bien. Cette popularité est bien sur le travail des chaines comme Trace Africa qui émettent de ce côté.

Bili Bili de Maroua

Les jours suivants m’ont permis de visiter des boutiques de vêtements. Je dois avouer qu’il n’y a aucun coin qui résiste aux articles d’origine chinoise et ils sont chers. Je découvre le bar laitier une agréable découverte qui me fait déguster du yaourt fabriqué localement sans aditifs et du mil, on me sert du dakere. Ce yaourt est onctueux, une belle texture qui vous invite à avaler et une fois sur la langue c’est le plaisir qui continue et c’est bon pas de sensation acide comme avec les autres yaourts. Ce yaourt m’intéresse et je me renseigne pour savoir comment le ramener à Yaoundé régulièrement mais le vendeur n’est pas motivé à  cause du manque de moyens de transport rapide pour livrer à temps. J’insiste quand même et il ne donne son contact. Notre ballade continue et je découvre l’Ecole Normale Supérieure de Maroua et d’autres administrations du coin. Les membres qui m’accompagnent me font remarquer les investissements de puissants hommes de la ville, mais aussi ils me dévoilent les facettes du plus vieux métier du monde à Maroua. J’apprends que de nombreuses femmes fatiguées et maltraitées dans les foyers polygamiques mettent des stratégies en place pour se faire répudier. Une fois devenues à nouveau célibataires, elles regagnent la rue et offrent leurs services. Pavillon Plus et Dream font partis des coins chauds avec tout ce que vous pouvez imaginer. On parle du terrorisme, des victimes, des heures de couvre-feu, mais aussi des sujets plus heureux et du sport. Les hommes de Maroua sont plus ouverts et courtois avec les femmes originaires des autres régions. Avec elles, ils racontent leurs aventures amoureuses sans tabou et expriment ouvertement leurs envies, mais une fois devant une originaire de la région, c’est le silence total et les salutations à n’en plus finir.

Mon Plat de la Djaff Maroua

Ma collègue Amina avait pour plan de me faire payer deux places dans l’avion à mon retour. Elle m’a rassasié un soir avec un menu riche fait de couscous du riz à la sauce de foléré, un jus de foléré avec un  zeste de clou de girofle, la bouillie d’arachide, des fruits, des  beignets, des dattes et la tasse de thé m’a bien soulagé à la fin de ce repas copieux et très bon. Merci Amina.

Repas pour rompre le jeune

Hélas six jours c’est trop peu pour découvrir et visiter une ville je reviendrais à Maroua.

Bar Laitier de Maroua
Dakere Bio Maroua